Extraits à lire et écouter

« J’avais 17 ans »

Lieux évoqués : lycée Poincaré, gare, rue Isabey, bibliothèque municipale « J’avais 17 ans, je venais de réussir le bac. Une nouvelle vie commençait en hypokhâgne au lycée Poincaré. Durant quatre ans, j’ai vécu dans la mansarde d’une belle maison 1900 située au fond d’une impasse très étroite au 43 de la rue Isabey. La proximité de la gare, du lycée, du restaurant universitaire et de la faculté de lettres avait guidé mes parents dans le Lire la suite…

Sous l’eau

Lieu évoqué : pont des fusillés, Nancy Sous l’eau « L’Algérie n’est jamais loin. Elle revient par à-coups, dans une douleur lancinante. Un jour d’adolescence. J’ai 14 ans en 1998. Je suis avec mon père sur le pont des fusillés, à Nancy. J’éclate en sanglots. Mon père à l’air désemparé. Quand je pleure, c’est toujours par éruptions. Je n’arrive pas à parler. Il me prend la main et la tapote doucement, tente de sécher mes larmes. Je Lire la suite…

La « maison des jours meilleurs »

Lieux évoqués : Nancy, Maxéville La maison « des jours meilleurs » pour l’abbé Pierre « Une autre maison individuelle va mobiliser l’énergie de Prouvé deux ans plus tard : celle qu’il proposera à l’abbé Pierre. Prouvé a connu l’abbé juste après la guerre, avant qu’il ne se dresse devant la France entière pour lancer son appel pathétique en faveur des mal-logés. De son vrai nom Henri Grouès, l’abbé Pierre a milité dans la Résistance en région lyonnaise. En Lire la suite…

« Mon cher Cœur »

« Mon cher Cœur, C’est aujourd’hui que le bon Dieu m’a mis au monde. Je serais fort insensible à ma naissance si je la considérais autrement que par sa production dont vous êtes le fruit, ma chère Mareczka. Comme c’est par elle que je vis, je ne compte aussi les plus beaux jours de ma vie que par le bonheur dont elle me fait jouir. Entre tous les vœux qu’on me fait aujourd’hui, je m’en fais Lire la suite…

Californie !

Lieux évoqués : La Californie Rebecca «  Tu n’as pas d’amis avec qui parler ? Je n’ai pas eu le temps de te demander comment allait ta sœur que tu m’envoies toute sa biographie. Heureusement que cela m’intéresse, il m’a fallu tout l’après-midi pour lire ton mail. Non je n’avais pas capté que Corinne aimait les filles mais maintenant que tu me le dis, je me demande comment je faisais pour ne pas m’en rendre Lire la suite…

Solitude rue des Maréchaux

Lieu évoqué : rue des Maréchaux, Nancy. « Plus les jours passent, plus Sophie se renferme et s’aigrit. Sa solitude, rue des Maréchaux, lui pèse. Si elle se sent plus en confiance avec les autres belles-sœurs, Anne, Julie ou Victoire qu’avec Goton, la causerie, avec ces trois simplettes, ne dépasse guère le sujet de la couleur d’un jupon ou de l’herbe d’un ragoût. Quant à la conversation avec Abel, elle se limite, pour l’instant, à un Lire la suite…

La Pépinière

Lieu évoqué : Parc de la Pépinière. « Le parc de la Pépinière était beau en ce dimanche de fin de printemps Tu passais près de la roseraie promenant dans son landau  le bébé qui t’était confié Tu t’arrêtais un moment près du kiosque où quelques musiciens jouaient des airs de valses puis tu t’asseyais sur un banc L’enfant somnolait grisé par l’air tiédi de juin Tu te laissais aller à rêver avant de sortir un Lire la suite…

Une brasserie en centre ville

Lieux évoqués : rue Raugraff, Place de la Carrière, rue Saint Jean, église Saint-Sébastien, Nancy. Nancy, début juillet 1940 « Je m’appelle Jeannette Mangenot et je suis gérante de la brasserie La Lorraine au coin de la rue Saint-Jean et de la rue Raugraff. Si on m’avait dit, il y a dix ans, quand j’ai ouvert mon salon de thé à deux pas de la place de la Carrière, que je gérerais cette vaste brasserie installée Lire la suite…

« Moi, gardien des ruines »

Lieux évoqués : Nancy, place Stanislas, place de la Carrière , Metz, Neufchâteau, Clermont-en Argonne « Moi, gardien des ruines, je demeure aussi lorrain au cœur fidèle. Ma besace est bourrée des attaches au terroir : les trous de Vauquois cernés encore de barbelés, les bois des Vosges parfumées de myrtilles, les rues de Metz où me guidait une grande dame de la presse, Neufchâteau avec le traces de mon oncle Goncourt, Nancy, j’y arrive à mon pas, Lire la suite…

La chambre aux glycines

Lieux évoqués : Parc de la pépinière, Place Stanislas, Université, Théâtre universitaire « Déçu par l’approche universitaire de la littérature, toute de technicité et de jugements dépassionnés, je quittais à regret, chaque matin, ma chambre aux glycines et m’armais de courage pour affronter les cours magistraux. Par chance, pour me rendre à la faculté, je devais traverser la pépinière de la ville et me rassasiais de roses, de leurs couleurs, de leur parfum. Je traînais les Lire la suite…

Les téléphoriens

Le roi des cabines téléphoniques À la mémoire de Dylan, of course « Il y a très longtemps, bien avant les téléphones portables, un peuple vivait dans les cabines téléphoniques des grandes villes du monde. Ce peuple s’appelait les Téléphoriens et il était gouverné par le bon roi Jean-Michel Ier Être roi des cabines téléphoniques n’était pas facile, car si chaque citoyen possédait sa cabine personnelle, le roi devait loger toute sa cour dans la sienne. Lire la suite…

Continuum antérieur

Lieux évoqués : Place Dombasle, lycée Poincaré Nancy, à la fin du continuum antérieur (useless track) : « La placette devant le lycée Poincaré est en cours de réfection. Il y a quelques monticules de pavés bien parisiens en attente d’installation sur leur lit de sable. Il y a Ratus en cette fin de nuit particulièrement lumineuse. Dont le sillage olfactif si particulier confirme la présence 20 mètres avant de le visualiser. Il lui arrive de tituber, Lire la suite…

Corinne, souvenirs

Lieux évoqués : Nancy, les Vosges. REBECCA « Garçon, garde tes excuses, garde ton monologue, garde tout : il n’y a rien en toi qui m’intéresse. Si ça peut te rassurer je suis encore plus furieuse contre le funeste imbécile qui m’a envoyé le lien vers ta déclaration, comme si je devais être tenue au courant de chaque insulte dont je fais l’objet. Je me contrefous de ta vie médiocre. Je me contrefous de l’ensemble de ton Lire la suite…

« Voilà, c’est plié »

Lieux évoqués : Nancy Nancy, Hiver 1987 : Potage « Voilà, c’est plié. Les deux vantaux du camion de déménagement se referment. Une séquence de ma vie aussi. Un pourcentage sur une durée inconnue, mais si compact, si concentré, si inracontable. Comme il est bon, le Daron n’est pas présent. Si d’aventure, il avait fréquenté les Scouts, son Totem aurait pu être Cafard intrigant. Il imagine sa fille n’avoir aucun regret à quitter un appart’ quasiment vide. Lire la suite…