Lieux évoqués : quartiers de Nancy.

« Il y a la Ville Vieille, il y a la Ville Haute. Trois sens obligatoires vers le bas, deux vers le haut. Mais çà dépend de comment on se place. Il y a la Chiennerie. Les Trois-Maisons. La rue de la Source. Nancy-Thermal. L’avenue de la Garenne. Le premier l’a vu. Le deuxième l’a mangé. Il y a le parc Blondlot qui n’a rien eu. Si vous venez à Nancy, et qu’il existe encore, allez fermer les yeux au Parc Blondlot. Fermez les yeux le temps de compter jusqu’à 7. C’est le dernier samedi de Juin. La braderie est finie. Ouvrez les yeux. Claude habitait rue de Turinaz. Michel et Nadine, un peu plus haut. Marc, boulevard d’Haussonville. Alain habite rue du Moulin. Gabriel, près de la Ravinelle, et Odile, rue Grandville.

«Et moi, et moi ?» disais-tu les yeux fermés le temps de compter jusqu’à 7.

Rien n’est Nancy comme Nancy, les deux samedis où on va changer d’heure ! Quand on ne sait plus si les horloges publiques avancent ou retardent. Et toi, et toi, je ne sais jamais si tu comptes jusqu’à 7, ou si c’est pour fermer les yeux, ou si c’est pour les ouvrir… »

Bernard Vargaftig, Colette Deblé , Nancy, Aencrages & Co, 1988, p. 15.

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