Lieu évoqué : Velaine-sous-Amance, Cerville.

« Puis la route recommence ; on la quitte pour suivre le méandre d’une voie secondaire. Velaine est le premier village rencontré, tout en pente, tout accouru au bord. Quelques tas de fumier. Une pestilence riche, hardie. Par les portails des fermes : des cours aperçues, internes, enfourrées dans d’épaisses murailles, avec, ça et là, des poules, des oies, des bonnes qui traversent, qui sont belles, qui guettent le retour des hommes. Puis le second village : Cercueil.
On abandonne la route, on s’enfonce davantage dans l’âme des choses, au-delà des chemins décidés, c’est une voie de terre et de caillou où la voiture progresse lentement.
Tu verras la forêt dit Félix, elle est magnifique, elle encercle la ville, elle est magnifique, et quand on la domine du haut d’un certain point, on dirait, au crépuscule, qu’elle l’entame, que tous les parcs verdoyants en sont comme des vestiges, des avant-postes. (…)
Les terres ourlées de mottes, de sillons, sont derrière eux, les premiers bosquets, ce mélange frontalier de champs et de taillis, les plants nouveaux disséminés en ordre et de taille semblable, les arborescences confuses des marges, des commencements… »

Patrick Grainville, La lisière, éditions Gallimard,1973. p.74.

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NDLR : Cercueil est le nom d’origine de Cerville.