Colère de Léopold
Lieu évoqué : Thionville.
« Cette fois, Léopold n’envoie plus un sou à sa famille. Sophie a appris qu’en rentrant d’Espagne, il a été chargé de la défense de Thionville où il s’est installé avec la fille Thomas qu’il présente partout comme « la générale Hugo ».
En mai, Sophie confie Eugène et Victor à la garde des Lucotte et des Foucher et part pour Thionville avec Abel. On va voir ce qu’on va voir.
Elle aurait mieux fait de rester à Paris car son mari l’a reçoit comme une chienne enragée. Cette fois, le roi Joseph n’est plus là pour la défendre et Léopold va en profiter. Sans se soucier de la présence d’Abel, il insulte copieusement Sophie et la menace même de lui casser pieds et jambes. Comme elle est loin « ma Sophie de Châteaubriant » ! Autant Léopold peut être doux au repos, autant la colère lui fait dépasser toutes les limites permises. Le pauvre Abel est obligé, à plusieurs reprises, de s’interposer pour protéger sa mère.
Sophie, avec le caractère qu’on lui connaît, le prend de très haut, ce qui ne l’empêche pas d’être humiliée de toutes les façons, à la fois par Léopold et par Catherine Thomas d’autant plus furieuse que l’arrivée inopinée de Sophie a révélé au Tout-Thionville, qu’elle n’est pas la vraie générale Hugo.
Léopold parque Sophie et Abel dans un coin de la maison et ordonne qu’on les serve comme des pestiférés . Puis il loue un petit château près de Thionville, au nom de Catherine, et s’y retire avec elle, laissant Sophie et Abel, seuls, à Thionville . »
Geneviève Dormann, Le roman de Sophie Trébuchet, livre de poche, 2015, p.353.
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