Énigme au Parc Sainte-Marie

Publié par Bibliothèques de Nancy le

Lieux évoqués : Rue du Sergent Blandan, Lycée Chopin, « piscine ronde », Parc Sainte-Marie

« 21 septembre 2008

Une fois sur le trottoir, il jeta un coup d’œil à sa montre et pressa le pas. il n’était plus très loin mais il ne fallait pas trainer.

En longeant la rue du Sergent Blandan, François Larosière eut l’impression de plonger dans le passé. Il ne voyait ni le lycée Chopin ni le parking de la piscine ronde, ni de celui de la piscine découverte, ni le dôme de la première ni l’entrée de la seconde, lesquelles surplombaient les carrosseries des voitures qui y étaient sagement alignées. Il ne distinguait mentalement qu’une longue palissade de bois percée de plusieurs portes à tourniquait au-dessus de laquelle émergeaient dans leurs blancheurs éclatante de constructions trop neuves, les silhouettes bigarrées des Palais de l’Electricité, des Fêtes et des Textiles, juste après le monticule du dépôt de houille qui servait à alimenter les quatre énormes chaudières de la station centrale d’électricité qui produisaient la force et le lumière dont toute l’Exposition avait besoin.

Aujourd’hui dense et résidentiel, le quartier n’en n’était pas vraiment un en 1909. Quelques rues – privées à l’époque – commençaient à peine à se lotir dans un environnement excentré qui restait essentiellement militaire. Le parc Sainte-Marie, beaucoup plus vaste du temps de Louis Laffitte, était à l’origine un vaste terrain à l’écart de la ville où les jésuites s’étaient installés dans le premier quart du XVIIIe siècle pour y entretenir un grand potager destiné à assurer leur nourriture quotidienne.

Un siècle et demi plus tard, le parc fut vendu à un riche particulier qui en fit une immense propriété d’agrément plantée de nombreux arbres dont certains subsistaient encore au début du XXe siècle. La ville s’en porta finalement acquéreur avant de l’ouvrir au public l’année suivante, précédant de peu la destruction de la vieille habitation familiale des Génin-de-Gail qui s’y trouvait depuis des lustres.»

Jérôme Thirolle, Le boiteux du Parc Sainte-Marie, éditions Gérard Louis, 2011, p 33-34. 

Iconographie : Limédia Galeries

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