« Mais je croyais que tous les enfants vivaient comme nous »
Lieu évoqué : La Moineaudière, Xonrupt-Longemer.
« Dehors, on avait aménagé une serre en volière. L’abbé avait reçu une vingtaine d’oiseaux exotiques comme des perruches à oreilles jaunes des stanleys bleus, un couple de petit loris venant d’Australie. C’est surtout Raoul qui s’en occupait. Son angoisse permanente était de retrouver un oiseau mort dans sa cage.
Toute la journée, la foule de curieux défilait. Toute la journée, je projetais la lumière noire et les autres faisaient la vente des cailloux.
La pile de billets augmentait de manière impressionnante. Voyez un peu, on recevait près de cinq-cents personnes à 10 francs ; cela faisait 5000 francs chaque jour. L’argent partait dans le coffre au fur et à mesure car l’abbé, entre deux tours de visite planquait l’argent par crainte d’un hold-up.
Dans le dénuement qui était le nôtre, on se disait parfois qu’avec l’argent de la vente on aurait pu avoir une vie plus agréable ; faire ce que l’on voulait sans recevoir de baffes, aller et venir sans rien demander à personne. Mais je croyais que tous les enfants vivaient comme nous. »
François Math, La lumière noire de la Moineaudière, Editions Gérard Louis, 2013, p. 44.
NDLR : Terrible fait divers, voir Vosges Matin,19 mai 2013: le terrible scandale de la Moineaudière