Lieux évoqués : Gérardmer, Le Saut des Cuves, Le Valtin.

« Ce dimanche de fin avril, il y avait eu beaucoup de monde.
On savait qu’il y avait eu la Fête des Jonquilles à Gérardmer. Des milliers de gens affluaient de toute la Lorraine pour admirer les chars décorés de milliers de jonquilles par les enfants de la ville. Tout l’après-midi, et après le défilé des chars, les gens venaient nous voir. Ils racontaient comme c’était merveilleux. Ils avaient orné leur voiture avec des jonquilles qu’ils avaient ramassées ou qu’ils nous avaient achetées. Ils en mettaient partout sur les rétroviseurs, les essuie-glace, sur les vitres.
Il ne fallait guère qu’un quart d’heure pour faire le chemin entre la ville, passer le Saut des Cuves, et monter dans la superbe forêt du Valtin et redescendre par le petit chemin de terre qui conduisait à l’orphelinat.
On voyait des centaines de voitures garées alentour.
Ils venaient ensuite à pieds en parlant fort ou chantant s’il faisait beau, ou en ronchonnant quand il pleuvait, parce que les escarpins vernis des dames allaient être couverts de boue. »

François Math, La lumière noire de la Moineaudière, Editions Gérard Louis, 2013, p. 45.