Lieu évoqué : Rue Saint-Dizier, Nancy.

«Par réflexe, dans le sombre escalier à vis autrefois réservé aux domestiques, il aurait bien gravi quatre à quatre les marches de pierre grise polies par tant de godillots depuis que les sœurs géraient cet orphelinat dédié à Saint Stanislas ¹. (…)

En deux ans de présence dans l’établissement, il n’était que rarement monté à cet étage servi par le large escalier d’apparat qui lui était interdit. C’était l’étage noble, tout entier tourné vers la rue sur laquelle il ouvrait par un monumental balcon aux balustres renflés surmontant le portail d’entée. De ce belvédère de pierre, le regard s’arrêtait à gauche sur la Porte Saint-Nicolas et remontait à droite vers le centre-ville. Les enfants étaient logés de l’autre côté de la cour intérieure, dans ce qui avait servi autrefois de magasin militaire et de corps de garde, après avoir auparavant accueilli un collège de jésuites.»

Jean-François Costa, Quatre saisons pour un printemps : petite chronique en terre lorraine de l’année 1960. Editions Panthéon, 2018, p. 67.

^{1 –} 165 rue Saint-Dizier