La chambre aux glycines
Lieux évoqués : Parc de la pépinière, Place Stanislas, Université, Théâtre universitaire
« Déçu par l’approche universitaire de la littérature, toute de technicité et de jugements dépassionnés, je quittais à regret, chaque matin, ma chambre aux glycines et m’armais de courage pour affronter les cours magistraux. Par chance, pour me rendre à la faculté, je devais traverser la pépinière de la ville et me rassasiais de roses, de leurs couleurs, de leur parfum. Je traînais les pieds Place Stanislas à regarder les ors et me convaincre que cette entame matinale oblitérerait, pour mon bien, la banalité restante. Pour me distraire et ressentir un vague sentiment d’utilité, je m’inscrivis à un cours de danois et fréquentai chaque soir le théâtre étudiant. C’est dans ce paysage d’attente et de grisaille qu’un événement survint qui allait me marquer, et être le relais énergétique dont ma vie d’alors avait besoin. »
Yves Simon, La manufacture des rêves, Grasset, 2003, p. 67-69