Attentat
Lieux évoqués : Villa Majorelle
« La veille, ils avaient visité la villa MajoreIle, et Martin avait acquis un livre magnifique, assez lourd, sur l’histoire la maison et de ses hôtes. Serge lui avait également fait une surprise de taille. Un ouvrage ancien et rare sur l’Art nouveau qui pesait lui aussi son poids.
À la terrasse, les clients ne parlaient plus que de ce qui se passait à quelques centaines de mètres. Des renseignements contradictoires fusaient. Un homme qui avait posé une robe d’avocat ou de magistrat sur une chaise à côté de la sienne parlait au téléphone. « L’alerte a été donnée à 9h30. » Martin regarda sa montre. Il était 10 h 45.
« À la gare et à l’Excelsior », l’entendit-il dire encore. « On se rejoint à 13 h 30 au palais s’il n’y a rien d’autre d’ici là. »
Martin pensa que le trafic ferroviaire ne serait probablement pas rétabli de sitôt. Au moment où les premiers coups de sifflet attirèrent l’attention des badauds, une femme arriva en courant et annonça à un jeune homme qu’elle paraissait connaître que plusieurs alertes à la bombe paralysaient la ville. Des policiers se dirigeaient par petits groupes vers les terrasses des cafés et des restaurants, enjoignant aux clients de quitter immédiatement les lieux. La place allait être bouclée. »
Marie Devois, Ombres portées, éditions Cohen et Cohen, 2022, p.180.