Extraits à lire et écouter

Je vous écris d’Epinal – Jeanne Cressanges

Basilique Saint-Maurice d’Epinal L’église… Non, la basilique ! Puis-je l’avouer : j’ai eu du mal à m’y faire. De l’extérieur elle me parut si austère avec sa tour beffroi du XIe siècle – d’abord celle de la ville à laquelle l’édifice religieux du XIIIe s’appuya, si je puis dire – ses épais murs gouttereaux aveugles, ses arcs-boutants, que je mis quelques mois avant d’y pénétrer. Quand je m’y risquai, j’eus le sentiment d’être écrasée par Lire la suite…

Je vous écris d’Epinal – Jeanne Cressanges

Château d’Épinal Son château m’intriguait, du moins ce qu’il en restait, deux hauts piliers de pierre dans un fouillis de verdure. Par la rue Saint-Michel, je montai jusqu’au parc qui entourait ces vestiges. Des arbres de fière allure, des chemins qui se perdaient dans les ronces, des rochers où, parfois, on pouvait imaginer l’entrée d’une grotte ou d’un souterrain, formaient un décor qui me toucha par son aspect romantique. Mais, c’est alors que je me Lire la suite…

Je vous écris d’Epinal – Jeanne Cressanges

Gare d’Épinal Je suis arrivée à la gare d’Épinal un soir de décembre 1968. Il faisait froid ; sur la place des tas de neige sale ; le béton des immeubles était gris. J’ai pensé que je ne resterais pas longtemps dans une ville dont la tristesse montrait qu’elle se souvenait encore de ses blessures de guerre trop rapidement réparées. J’y suis encore…Mon histoire d’amour avec Épinal a été vécue à l’envers.Ce fut d’abord de Lire la suite…

Les Vosges – François de Neufchâteau

Plombières-les-Bains Sur un lit de cailloux qu’autrefois les RomainsOnt, dans un val étroit, cimenté de leurs mains,Entre deux monts cornus, au fond d’un précipice,D’un faubourg de Paris vous trouvez une esquisse :C’est Plombières. C’est là que vingt sources au moinsPréviennent, en été, vos voeux et vos besoins.C’est là qu’un air salubre et des vapeurs bouillantesRaniment, par degrés, vos forces chancelantes,Rendent le mouvement à vos membres perclus,Et même l’appétit à ceux qui n’en ont plus. Vous Lire la suite…

Les Vosges – François de Neufchâteau

Charmes Que Charmes est bien placé! Que cette rive est belle!Ah ! Faut-il s’étonner qu’en ces lieux pleins d’attraits,De l’aimable nature épiant les secrets,Gellée ait pu tracer ces riants paysages,Ces ciels purs, ces beaux soirs, ces vaporeux nuages,L’air qui joue à travers ces épis ondoyants,Ces arbres agités et ces lointains fuyants?Ce grand peintre naquit au pied de nos montagnes :Il a dans ses tableaux transportés nos campagnes. François De Neufchâteau, Les Vosges, Paris, Éditions Fédération Lire la suite…

La Colline inspirée – Maurice Barrès

Colline de Sion-Vaudémont La Lorraine possède un de ces lieux inspirés. C’est la colline de Sion-Vaudémont, faible éminence sur une terre la plus usée de France, sorte d’autel dressé au milieu du plateau qui va des falaises champenoises jusqu’à la chaîne des Vosges. Elle porte sur l’une de ses pointes le clocher d’un pèlerinage à Marie, et sur l’autre la dernière tour du château d’où s’est envolé jusqu’à Vienne l’alérion des Lorraine-Habsbourg. Dans tous nos Lire la suite…

Les amitiés française – Maurice Barrès

Bois Chenu Domrémy-la-Pucelle Il est impossible de ne point souffrir de l’indiscrétion des dévots qui dépensent des millions en pierres de taille pour gâter ces pures solitudes. Dieu me garde de toute fadeur quand je décris l’atmosphère que Jeanne respira, mais ici le pèlerin sera toujours envahi par cet attendrissement du coeur qu’un Racine allait chercher aux prises de voile. C’est sur cette colline couronnée de vieux bois, semée de sources, tapissée de prairies et qui Lire la suite…

Roseraie spinalienne – André Canet

La maison romaine (2 rue de Nancy Epinal) L’exquise roseraie, au bord de la Moselle,Accueillante et coquette à la belle saison,Répand son doux parfum, agrémente et constelleDe nacre et de corail, le tapis de gazon. De ces buissons ardents le regard se régale;Ce ne sont que ruisseaux, cascades de rubis,Pierreries, joyaux, jolis feux de Bengale,Costumes de brocart ou robes de tabis. Vous pouvez y flâner, rêver, lire à votre aisePrès des rhododendrons aux bouquets flamboyants,Et, pour Lire la suite…

Mais que le vent se lève – Bauduin-Cunq

Etang du Void du Fou (Xertigny) Le Void du Fou, une propriété des Cheverney, était un bel étang de quatre hectares entouré d’une étroite bande de roseaux et couvert en partie de plaques de nénuphars où quantité de fleurs nacrées s’épanouissaient. Hélène s’assit à proximité de la vanne, dans un petit espace herbeux, bordé, du côté de l’eau, de grosses pierres, entre lesquelles jaillissaient des gerbes de joncs vertes et drues. Sur les autres côtés, Lire la suite…

Correspondances – Voltaire

Plombières-les-Bains À Bertrand René Pallu Plombières en Lorraine le 12 Juillet 1729. Du fond de cet antre pierreux Entre deux montagnes cornues, Sous un ciel noir et pluvieux Où les tonnerres orageux Sont portés sur d’épaisses nues, Près d’un bain chaud toujours crotté, Plein d’une eau qui fume et bouillonne Ou tout malade empaqueté Et tout hypocondre entêté Qui de son mal toujours raisonne, Se baigne, s’enfume, et se donne La question pour la santé. Lire la suite…