Le textile à Bussang
Lieu évoqué : Bussang.
« Chacun l’aura compris, le berceau de la famille Lecomte se situe à Bussang, commune des Vosges nichée dans un vallon, écrin de sapins vert sombre, au fond duquel coule la Moselle à peine née, au pied du Ballon d’Alsace. Autrefois traversé par la voie romaine qui reliait Bâle à Metz, ce bourg était, au XVIème siècle, d’après Montaigne qui s’y arrêta, le dernier avant la Suisse où l’on entendait parler français. Il est resté longtemps un village industriel, textile, agricole, touristique et forestier.
À l’époque d’Adnest, le grand-père, fleurissaient dans le bourg, outre les épilobes et autres digitales autour des prés, plusieurs ateliers de tissage, l’usine métallurgique de la famille Pottecher et des scieries. Pierrot, cinquante ans plus tard, a connu cette effervescence. Elle a laissé des traces inattendues, d’étonnants souvenirs sensoriels.
« J’ai le souvenir d’un village bruyant : les motofaucheuses, les martelages métalliques, le bruit infernal des navettes sur les métiers à tisser, les hauts-fers, comme on appelle les scieries hydrauliques dans les Vosges . L’activité industrielle dominante était le textile. Les femmes allaient à la « boîte », à l’usine. Beaucoup d’enfants étaient fils de tisserands. » «
Marianne Henriet, Traces, Editions du devin, 2015, pp. 45-46.