Les aciéries de Pompey

Publié par Bibliothèques de Nancy le

Lieux évoqués : Pompey, Frouard, Champigneulles, Maxéville, Saizerais.

« Mes interventions aux Aciéries de Pompey sont très anciennes. Il me semble être allé dans cette usine, dès mon arrivée, à Nancy, en 1947. Il est vrai que, parmi mes ‘‘supporters’’ de l’époque, j’ai eu très tôt des contacts avec l’équipe des ‘‘gens de Pompey’’, au sujet des problèmes d’orientation professionnelle des apprentis.

Pompey est une commune située au nord de Nancy, juste à l’endroit où la Meurthe, venue des Vosges, lente et paresseuse, se jette dans la majestueuse Moselle ayant droit, elle, au titre de grand fleuve navigable car elle va se jeter dans la mer du Nord. Il faut beaucoup d’eau à une aciérie pour refroidir correctement ses hauts-fourneaux, ses laminoirs et ses trains à fil. C’est sans doute la raison pour laquelle l’usine s’est construite près de ce vaste confluent et non loin des mines de minerai de fer de Saizerais.

En 1872, l’usine appartenait à la famille Fould, revendiquant la gloire d’avoir fourni, en 1880, les poutrelles de pur acier Cor-tem, nécessaires à la construction de la tour Eiffel à Paris, dressée pour l’exposition de 1889.

Dès mon arrivée à Nancy, j’avais été convoqué par Messieurs Pierson et L’heureux, directeurs à l’époque. Il m’avait fallu à peine un quart d’heure pour m’y rendre, en traversant Maxéville et Champigneulles, cités célèbres pour leurs bières et atteindre Frouard et Pompey. Au pied des hautes collines formant la majestueuse vallée de la Moselle, s’étendait l’usine ou travaillaient deux mille cinq cents personnes. On avait besoin de mon aide pour effectuer la sélection minutieuse d’une centaine de jeunes, capables de se former dans tous les métiers de la sidérurgie. Je découvris la performante équipe sociale dirigée par Jean Dehant, rentrant de déportation. Un homme dynamique à l’intelligence vive et au cœur gros ‘‘comme une maison’’ disait-on. Il était responsable du service social d’avant-garde de cette usine modèle et de son centre de formation. C’est au titre de directeur des services d’orientation professionnelle du département que je mis tous les moyens possibles à la disposition des responsables de la formation de cette entreprise. »

Claude Blique, Une si longue vie, autobiographie, Gérard Louis éditeur, 2019, pp. 342-343.

Crédit photo : Dadu Jones

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