Extraits à lire et écouter

En calèche

Lieux évoqués : Route de Paris, Nancy  « Elle se promenait en calèche, avec son amant et son mari sur la route de Paris qui, à Nancy, est la promenade à la mode. Un des jeunes gens de la société passait à cheval ; il faisait exécuter à son cheval quelques mouvements singuliers et gracieux, ou bien il disait un mot qui plaisait à Madame d’Hocquincourt ; aussitôt elle n’avait plus d’yeux que pour lui. Et Lire la suite…

La guêpe

Lieux évoqués : Point Central, rue Saint-Jean « Oui, l’ambiance devenait difficile. Au Point Central, plus gros lieu de circulation du centre-ville, au premier étage du café la Lorraine situé face à Gillet-Lafond, un gramophone au grand pavillon cuivré déversait d’une voix nasillarde de la propagande antisémite : « Vous reconnaîtrez les Juifs à leurs oreilles écrasées, leurs lèvres lippues, leur nez crochu… ». C’était un après-midi d’été 42. Nous allions ma mère et moi chez l’employeur de mon Lire la suite…

« Grand-mère Soleil »

Lieux évoqués : Parc de la Pépinière, Place Stanislas « À l’autre bout de la ville, après avoir traversé à pied le parc de la Pépinière et la place Stanislas, avec ses deux sacs en toile cirée noire qui lui battaient les jambes, Marie allait marchander viandes et poissons. Elle se faufilait dans les marchés à ciel ouvert où elle avait ses habitudes et ses têtes.Longtemps elle discutait pour épargner quatre sous. De l’ongle, elle soulevait Lire la suite…

« Une piscine à ciel ouvert »

Lieux évoqués : Nancy thermal « Il existait dans cette ville une piscine à ciel ouvert, décatie et qui n’ouvrait que deux mois chaque année. Juillet venait et très tôt en début de journée, on pouvait y faire des longueurs, presque seul, dans cette lumière si nette de huit heures du matin, quand la chaleur monte à peine de terre et que l’humeur est rose comme la Floride.  De jeunes nageurs à l’entraînement plongeaient selon le Lire la suite…

« Moi, gardien des ruines »

Lieux évoqués : Nancy, Place Stanislas, Place de la Carrière , Metz, Neufchâteau, Clermont-en Argonne « Moi, gardien des ruines, je demeure aussi lorrain au cœur fidèle. Ma besace est bourrée des attaches au terroir : les trous de Vauquois cernés encore de barbelés, les bois des Vosges parfumées de myrtilles, les rues de Metz où me guidait une grande dame de la presse, Neufchâteau avec le traces de mon oncle Goncourt, Nancy, j’y arrive à mon pas, Lire la suite…

La chambre aux glycines

Lieux évoqués : Parc de la pépinière, Place Stanislas, Université, Théâtre universitaire « Déçu par l’approche universitaire de la littérature, toute de technicité et de jugements dépassionnés, je quittais à regret, chaque matin, ma chambre aux glycines et m’armais de courage pour affronter les cours magistraux. Par chance, pour me rendre à la faculté, je devais traverser la pépinière de la ville et me rassasiais de roses, de leurs couleurs, de leur parfum. Je traînais les Lire la suite…

Les téléphoriens

Le roi des cabines téléphoniques À la mémoire de Dylan, of course « Il y a très longtemps, bien avant les téléphones portables, un peuple vivait dans les cabines téléphoniques des grandes villes du monde. Ce peuple s’appelait les Téléphoriens et il était gouverné par le bon roi Jean-Michel Ier Être roi des cabines téléphoniques n’était pas facile, car si chaque citoyen possédait sa cabine personnelle, le roi devait loger toute sa cour dans la sienne. Lire la suite…

« J’avais 17 ans »

Lieux évoqués : Lycée Poincaré, Gare, Rue Isabey, Bibliothèque municipale « J’avais 17 ans, je venais de réussir le bac. Une nouvelle vie commençait en hypokhâgne au lycée Poincaré. Durant quatre ans, j’ai vécu dans la mansarde d’une belle maison 1900 située au fond d’une impasse très étroite au 43 de la rue Isabey. La proximité de la gare, du lycée, du restaurant universitaire et de la faculté de lettres avait guidé mes parents dans le Lire la suite…

Continuum antérieur

Lieux évoqués : Place Dombasle, Lycée Poincaré Nancy, à la fin du continuum antérieur (useless track) : « La placette devant le lycée Poincaré est en cours de réfection. Il y a quelques monticules de pavés bien parisiens en attente d’installation sur leur lit de sable. Il y a Ratus en cette fin de nuit particulièrement lumineuse. Dont le sillage olfactif si particulier confirme la présence 20 mètres avant de le visualiser. Il lui arrive de tituber, Lire la suite…

Sous l’eau

Lieu évoqué : pont des fusillés, Nancy Sous l’eau « L’Algérie n’est jamais loin. Elle revient par à-coups, dans une douleur lancinante. Un jour d’adolescence. J’ai 14 ans en 1998. Je suis avec mon père sur le pont des fusillés, à Nancy. J’éclate en sanglots. Mon père à l’air désemparé. Quand je pleure, c’est toujours par éruptions. Je n’arrive pas à parler. Il me prend la main et la tapote doucement, tente de sécher mes larmes. Je Lire la suite…