L’industrie de l’émancipation

Publié par Bibliothèques de Nancy le

Lieux évoqués : Fontoy, Hayange, Marspich, Uckange.

« Mon mandala à moi a sa propre logique. On dirait que ses éléments ont été posés là pour
permettre au promeneur solitaire d’accéder à la grande rythmique universelle : c’est un trait
d’union avec l’univers.
Ce qui surprend quand on parcourt les cinq kilomètres de sentiers sur mon mandala à moi, c’est
sa diversité. Il se trouve sur une colline boisée au cœur du bassin ferrifère de Lorraine Nord. Il
surplombe deux vallées.
A l’ouest, la vallée industrieuse de la Fensch s’étire de Fontoy à Uckange où elle se jette dans
la Moselle. Au sommet de la côte des vignes, cent mètres au-dessus de la place du marché à
Hayange, la Madone veille, elle fait face au quartier de Saint-Nicolas en Forêt.
Au nord, la Tensch, charmant ruisseau indomptable, serpente au pied des derniers crassiers.
Les usines de la « Société Métallurgique de Knutange », toutes proches, avant d’avoir été
abandonnées puis détruites, avaient déversé des tonnes et des tonnes de scories jusqu’à créer
une montagne artificielle. Une tonne de charge à base de minette dans les hauts-fourneaux du
site de « La paix » donnait 300 kilos de fonte et 700 kilos de déchets, du laitier phosphoreux.
C’est ce laitier de hauts-fourneaux qui est aujourd’hui exploité par l’industrie routière. Le village
de Marspich se niche au fond de la vallée. Ses faubourg et ses lotissements montent à l’assaut
de l’autre colline, celle de la Hardt. Le village a conservé son caractère rural. Les fermes de
Leyrange et du Konacker, ainsi que celles des « Pivelin » et celle des « Strupp » structurent
encore les paysages. Les jours où le vent du nord descend de la colline, on peut entendre les
jurons d’Arthur qui guidait son maigre troupeau de vaches à la traite du soir. »


Marc Olenine, Mandala sur fensch, La colline du milieu, un regard intime sur Hayange,
pp. 13-14.

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