Nancy déserte sous le ciel bleu
Lieu évoqué : Place Stanislas, Nancy.
« J’arrive à Nancy à 1 h de l’après-midi. On ne me demande même pas mon permis ; je descends une grande rue, ma petite valise à la main. Silence de mort, les boutiques sont vivantes, les confiseries regorgent de bonbons, de gros caramels qui ont l’air tout frais, mais on ne voit personne, on dirait une ville évacuée, ça me fait une forte impression. J’arrive à la place Stanislas qui, à travers Les déracinés de Barrès, m’a toujours paru si attirante, à cause de ses mystérieuses grilles dorées ; elle est très belle dans ce grand silence, déserte sous le ciel bleu, avec à l’arrière-plan les feuillages roux du parc. »
Simone de Beauvoir, La Force de l’âge, Gallimard, 1960. p. 425