Extraits à lire et écouter

« Il y a toute mon enfance dans ces assiettes… »

Lieu évoqué : Faïencerie des Emaux, Longwy. « Elle ne revint pourtant pas à la charge. Pour lui prouver l’infaillibilité de sa mémoire, Chloé avait en effet entrepris de réciter la liste des départements français. Par ordre alphabétique. Préfecture comprises. L’énoncé du « 60, Oise, Beauvais » touchait à sa fin quand un couinement étranglé jaillit du fond de son gosier.– C’est pas croyable ! articula-t-elle avec peine en contemplant le dos de l’assiette turquoise parsemée de fleurs Lire la suite…

Les villages sous les Côtes

Lieux évoqués : Frémeréville-sous-les-Côtes, Toul, Nancy. « Je reprends ma moto garée place d’Alliance. […] Je quitte Nancy, prends la direction de Toul, la quatre voies que je quitterai pour emprunter une route départementale qui fait la couleuvre à travers les villages sous les Côtes, les biens nommés et leur vignoble qui donne un âpre vin gris gratouillant le palais. […] On passe de la Meurthe-et-Moselle à la Meuse sans transition. Le paysage déroule ses aplats Lire la suite…

« Je suis l’œil derrière la caméra »

Lieu évoqué : Rue Saint-Basle, Dombasle-sur-Meurthe. « Cela commence dans un été lointain. Dans la lente et infinie saison de l’enfance. Plus précisément dans la chaleur blanche d’un mois d’août qui terrasse la petite ville, la vide de toute trace humaine, l’ouvre au vent brûlant venu de l’Est, à son haleine de chaume sèche et à sa musique de mouches avec lesquelles il frôle les façades aux persiennes closes. Il y a encore en ce temps Lire la suite…

« Au fait, pourquoi ce quartier s’appelle Faubourg des Trois-Maisons ? »

Lieu évoqué : Rue du Faubourg des Trois-Maisons, Nancy. « Au fait, pourquoi ce quartier s’appelle Faubourg des Trois-Maisons ? Ça daterait du XVIe siècle. 1591 précisément. A cette époque, la région était un duché indépendant. Le monarque du moment, Charles III qu’il s’appelait, décida de raser ce coin parce qu’il se situait du mauvais côté de la fortification de la ville, alors même qu’il attendait le passage de 40 000 envahisseurs teutons, ou presque. Ne seraient, à Lire la suite…

« Un jour j’ai eu vingt ans… »

Lieu évoqué : Rue de la Source, Nancy. « Un jour j’ai eu vingt ans, Oui, ça devait arriver… !J’avais vingt ans, j’étais plein d’exaltation. Je me revois, assis sur un tabouret d’architecte, les coudes sur ma planche à dessin posée sur deux hauts tréteaux. J’avais le regard perdu, relisant pour la nième fois des notes griffonnées sur les papiers punaisés aux murs de ma chambre d’étudiant, rue de la Source, à Nancy dans la pièce qu’habitait Lire la suite…

« Moi, j’ai toujours eu un faible pour Thil »

Lieu évoqué : Cité du Colonel Fabien, Thil. « C’est vrai qu’à Thil, à la cité du Colonel Fabien, nous n’avons pas encore l’eau chaude et pour aller aux toilettes, nous traversons la rue pour les mieux lotis ; ou c’est le pot de chambre pour les autres. Pourtant, moi j’ai toujours eu un faible pour Thil. La vue sur les usines et le viaduc était imprenable depuis chez nous. Presque tout le monde a un jardin Lire la suite…

Du côté des Grands Moulins à Nancy

Lieu évoqué : Les Grands Moulins, Nancy. «En temps normal, il fallait descendre une bonne vingtaine de marches pour aller de la rue jusqu’au niveau de l’eau. À vingt centimètres la contremarche, cela faisait quelques mètres de dénivelé. Ce que ses riverains avaient baptisé « bras mort » était en fait un ancien déversoir de la Meurthe qui alimentait en énergie motrice les grands moulins avant que ceux-ci, modernisme aidant, tirassent de l’électricité la force de faire Lire la suite…

Prendre de la hauteur

Lieu évoqué : Plateau de Malzéville. « Jacques venait de la même commune que Jean-François. Saint-Max, dans la proche banlieue de Nancy. Il leur arrivait de se retrouver pour passer une journée ensemble pendant les vacances avant que le second parte chez ses grands-parents à Souvaucourt. Ils montaient sur le plateau de Malzéville pour assister à l’envol et à l’atterrissage des planeurs ou, si le temps ne s’y prêtait pas, ils s’exerçaient dans le garage ou Lire la suite…

L’orphelinat de Nancy

Lieu évoqué : Rue Saint-Dizier, Nancy. «Par réflexe, dans le sombre escalier à vis autrefois réservé aux domestiques, il aurait bien gravi quatre à quatre les marches de pierre grise polies par tant de godillots depuis que les sœurs géraient cet orphelinat dédié à Saint Stanislas 1. (…) En deux ans de présence dans l’établissement, il n’était que rarement monté à cet étage servi par le large escalier d’apparat qui lui était interdit. C’était l’étage Lire la suite…

Enfance à Dombasle-sur-Meurthe

Lieu évoqué : Le Port, Dombasle-sur-Meurthe « C’est presque le soir. C’est presque l’été. La lumière est douce, vaguement rose. La voix de Valérie est une musique. Il y a des merles aussi, et au loin, comme un soutènement sonore, la rumeur caverneuse de l’Usine. Je n’ai droit qu’à une seule prise. Elle est réussie je crois. Le plan-séquence dure plus de dix minutes. Il n’est pas totalement perdu : je parviens aujourd’hui encore à en visionner Lire la suite…