Amour déchu Rue de Metz

Publié par Bibliothèques de Nancy le

Lieu évoqué : Rue de Metz, Nancy.

« Rue de Metz nos ombres y passent

Main dans la main comme autrefois

Rue de Metz et la craie s’efface

Sur les vieux murs où j’ai pour toi

Écrit le livre et la préface

D’un amour en béquilles de bois

Rue de Metz tes lampes s’éteignent

Nous oublierons les jeux des loups

Rue de Metz où les jours déteignent

Quand donc y reviendrons-nous

Alors qu’en vain les passants feignent

De ne pas voir s’aimer les fous.

Rue de Metz je l’aimais si fort

Fût-ce un péché de l’avoir dit

Mais rue de Metz l’amour est mort

L’ombre a frôlé tes porches gris

Et les quatre grains d’hellébore

La semaine aux quatre jeudis

Accueillent au fond de ma mémoire

Ô la paix des sentiers battus

Le dénouement de cette histoire

Où pareil à l’âne têtu

Je mangeais quand il fallait boire

Rue de Metz où je n’irai plus. »

Michel Westermeyer, dans Nancy Royale et familière, Itinéraires Esquisse, 1957.

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